Le taux AT/MP est un indicateur souvent sous-estimé, et pourtant, il pèse lourd dans les charges sociales des entreprises. En effet, il reflète les risques liés aux accidents du travail (AT) et aux maladies professionnelles (MP), et il peut coûter plusieurs milliers d’euros chaque année. Mais saviez-vous qu’il n’est pas figé et qu’il existe des actions pour tenter de limiter votre taux AT/MP ?
Voici cinq actions à mettre en place rapidement pour le faire baisser durablement.
Petit rappel : c’est quoi, le taux AT/MP ?

Avant d’agir, il est essentiel de bien comprendre le mécanisme.
Chaque année, la CARSAT calcule le taux AT/MP en tenant compte :
- du nombre d’accidents du travail ou de maladies professionnelles déclarés,
- de leur gravité (nombre de jours d’arrêt, séquelles…),
- et de la taille de votre entreprise (selon les effectifs).
Ainsi, plus les sinistres sont nombreux ou plus la durée d’arrêt est importante, plus le taux augmente.
C’est donc bien plus qu’un chiffre : le taux AT/MP est un révélateur de votre politique de prévention. Et il peut devenir un levier de performance à condition de l’utiliser à votre avantage.
5 leviers pour maitriser votre taux AT/MP
1. Suivre vos sinistres avec rigueur et régularité
Tout commence par une analyse précise.
Pour éviter de payer plus que nécessaire, suivez de près les accidents enregistrés sur votre compte AT/MP. Voici ce que vous pouvez faire :
- Vérifiez que les sinistres sont bien attribués à votre entreprise,
- Identifiez les situations répétitives ou à risque,
- Et surtout, conservez une traçabilité claire de chaque déclaration.
Beaucoup d’entreprises découvrent, trop tard, qu’elles ont payé des cotisations sur des sinistres imputés à tort. Un audit de votre compte AT/MP permet d’identifier ces erreurs et parfois, de récupérer des sommes importantes.
Chez Soreco, nous accompagnons nos clients dans ces vérifications. Résultat : des économies et une meilleure visibilité sur les risques.
2. Construire une vraie stratégie de prévention
Moins d’accidents = un taux plus faible. C’est aussi simple que cela.
Mais pour y parvenir, il faut aller plus loin qu’une simple affiche “Attention sol glissant”.
Commencez par :
- Former régulièrement vos salariés aux bons gestes,
- Repenser certains postes ou outils pour améliorer l’ergonomie,
- Et mettre à jour votre document unique d’évaluation des risques (DUERP).
Ce travail de fond est souvent négligé, alors qu’il constitue un véritable investissement sur le long terme. De plus, cela montre à vos équipes que la sécurité est une priorité.

3. Activer les aides financières disponibles
Beaucoup d’entreprises ignorent qu’elles peuvent bénéficier de subventions ou de dispositifs d’accompagnement pour améliorer leurs conditions de travail.
Par exemple :
- Le programme TMS Pros finance l’achat d’équipements pour prévenir les troubles musculo-squelettiques,
- Les aides Prévention TPE de la CARSAT soutiennent les très petites structures
Autrement dit, vous pouvez financer vos actions de prévention, dans l’optique de limiter au mieux les risques professionnels. A noter que ce n’est pas une action directe. Votre taux AT/MP ne sera pas automatiquement réduit ou protégé. Toutefois, faire de la prévention permet de limiter au mieux les risques et de tenter de vous protéger de certains accidents notamment. Mieux vaut prévenir que guérir.
4. Impliquer vos représentants du personnel
Le dialogue social est un levier souvent sous-exploité, alors qu’il est précieux pour prévenir les accidents. En impliquant votre CSE ou vos délégués du personnel :
- Vous faites remonter des problèmes concrets du terrain,
- Vous co-construisez des solutions réalistes,
- Et vous obtenez une meilleure adhésion des équipes aux règles de sécurité.
Ce travail collectif permet souvent de détecter des causes d’accidents invisibles à première vue. Et cela renforce la culture de la prévention dans votre entreprise.
5. Contester un taux ou un sinistre mal attribué
Enfin, vous avez le droit de contester votre taux AT/MP si vous constatez une erreur :
- Un accident déclaré par erreur,
- Un effectif mal enregistré,
- Une notification erronée de la CARSAT.
Le délai est court : vous disposez de deux mois pour faire une réclamation.
Chez Soreco, nous accompagnons de nombreuses entreprises dans la correction de leur taux.
Ce qu’il faut retenir
Maitriser son taux AT/MP est possible, à condition d’être proactif. Voici les 5 actions à retenir :
- Analyser et suivre vos sinistres,
- Renforcer la prévention au quotidien,
- Utiliser les aides et subventions disponibles,
- Mobiliser vos représentants du personnel,
- Contester si nécessaire les erreurs administratives.
Pour toute question ou pour discuter de votre situation, nos experts restent disponibles. Contactez-les !